Le #scandale de la #création d' #entreprise: ce qu'on ne vous dit pas

Le Mythe de la Création d’Entreprise : Entre Promesse et Désillusion

Avez-vous une idée du nombre d’entreprises créées qui finissent en procédure collective ? Ces procédures, qui incluent les liquidations, redressements judiciaires (dont 97 % se terminent par une liquidation) et plans de sauvegarde, touchent une proportion alarmante d’entrepreneurs. Si ces chiffres étaient clairement exposés lors des stages de création d’entreprise, bon nombre de porteurs de projets choisiraient de garder leur emploi salarié ou de rester au chômage, voire au RSA.

En examinant les statistiques des greffes, on constate que la liquidation « simplifiée » domine. Cette procédure concerne principalement les micro-entreprises ou très petites TPE avec un chiffre d'affaires inférieur à 300 000 €, un salarié ou aucun, et aucun bien immobilier. Ces structures sont souvent créées par des demandeurs d’emploi : selon Pôle Emploi, une entreprise sur deux est fondée par un chômeur. Ces créations sont, pour beaucoup, le fruit d’une situation contrainte plutôt que d’une démarche mûrement réfléchie.

Les Illusions de l’Entrepreneuriat

Ces entrepreneurs, souvent sans capital et sans préparation en gestion, se lancent avec leurs allocations comme seule ressource. Les banques, bien conscientes de leur fragilité, leur prêtent rarement sans garanties personnelles, creusant un gouffre financier si l’activité échoue.

Contrairement à l’idée reçue, ceux qui « ne possèdent rien » risquent aussi beaucoup. Une liquidation laisse des stigmates durables : fichage bancaire, absence de crédit, et réputation entachée. Ceux qui ont cautionné leurs projets avec des biens personnels se retrouvent souvent ruinés, sans protection réelle, malgré la promesse de la responsabilité limitée.

La Faillite : Un Processus Injuste et Dévastateur

La procédure collective, loin d’être un point final, marque le début du cauchemar. Les entrepreneurs en difficulté découvrent souvent trop tard qu’ils doivent payer leurs cotisations même en cas de non-rémunération. Pire, des organismes comme le RSI (aujourd’hui remplacé par la Sécurité sociale des indépendants) peuvent pratiquer des saisies sur leurs comptes, y compris alimentés par le RSA.

Les lacunes des formations à la création d’entreprise sont criantes. Les stages, souvent payants, omettent des aspects cruciaux :

• Comment récupérer des créances clients ou attaquer un expert-comptable négligent.
• Les risques liés aux prévisionnels irréalistes souvent « arrangés » pour obtenir des aides (ACRE, prêt d’honneur, etc.).

Un Système Qui Profite à Tous Sauf aux Entrepreneurs

Les « conseillers » de l’entrepreneuriat encouragent les investissements (sites web, logiciels, leasing, marketing) qui enrichissent un écosystème d’opportunistes. Pendant ce temps, les néo-entrepreneurs s’endettent pour maintenir une façade de crédibilité dans un environnement impitoyable.

Lorsqu’ils échouent, ces entrepreneurs sont jugés coupables de leur échec. On leur répète qu’ils auraient dû mieux se préparer. Pourtant, les lois qui les accablent s’appliquent autant aux novices qu’aux diplômés des grandes écoles.

Vers un Changement Nécessaire

La création d’entreprise en France ressemble à un permis de conduire bradé à 1 € sans cours ni assurance obligatoire. Les entrepreneurs ne sont pas armés pour affronter les réalités du marché, et lorsqu’ils s’effondrent, ils subissent un abandon total, social et institutionnel.

Il est urgent de :

• Dénoncer l’absence d’aides juridiques gratuites pour les petites entreprises.
• Réformer les stages de création pour inclure une préparation réaliste et rigoureuse.
• Sensibiliser à la spirale de précarité qui suit une liquidation, afin d’éviter les drames personnels et sociaux.

Chaque année, des milliers d’entrepreneurs sombrent dans l’isolement et le désespoir, beaucoup allant jusqu’au suicide. Ces échecs ne sont pas une fatalité mais le résultat d’un système défaillant.