"C" est notre adhérente.
Elle est la compagne de "x".
Malgré tous les efforts de notre association, le relogement dans le cadre d'une expulsion due à la liquidation de leur entreprise semble relever de l'impossible.
"x", ingénieur brillant mais #entrepreneur victime de cette
"Machine à Achever les PME" ,
déclare refuser de "vivre dans la honte", de "perdre sa dignité".
Il préfère le #suicide.
Dans le paragraphe suivant, sa compagne explique comment dans son dernier mail du 15/03/2018
"Chère Brigitte,
En fin d’année 2016, de retour d’un rendez-vous annulé, j’ai surpris xxxx déballant un masque et des tuyaux qu’il essayait d’adapter aux bouteilles d’hélium que nous avions acquises pour des ballons de fête de fin d’année.
Face à mon insistance, il me demanda de me calmer et m’expliqua quelles étaient ses véritables intentions. Il est vrai que nous parlions très souvent de suicide et ce n’est qu’à cet instant que je compris que toutes ses réflexions le touchaient personnellement.
Effarée, je lui demandai de me laisser 24 heures pour me ressaisir. Je n’eus d’autre solution que d’appeler le SAMU, qui après un court entretien avec xxx, ont décelé une détermination qui imposait une hospitalisation sous contrainte.
Après maintes recherches durant son hospitalisation, j’ai découvert que cela faisait plusieurs mois que xxxxx avait démarré une étude pour ne pas dire une analyse poussée sur les différents moyens de quitter ce monde. D’après ses notes, il cherchait une solution à la fois peu onéreuse, n’entraînant aucun danger pour autrui et rapide. La solution à base d’hélium répondait à ces trois critères.
En effet, il suffit d’acquérir des bouteilles d’hélium, un sac en plastique ou un masque que l’on reliera à l’aide d’un tuyau pour qu’en quelques minutes, la personne s’endorme définitivement. Ainsi, en moins de 30 minutes, sans douleur, sans odeur nauséabonde (l’hélium étant inodore), une personne peut mettre fin à sa vie pour moins de 100 €.
En espérant que ces informations complémentaires vous aident à comprendre que mon profond désarroi est nourri par une indéniable détermination de xxxx. Je vous avouerai même qu’il nous faudra faire preuve, à notre tour, d’une grande volonté pour convaincre xxxx de retourner à la vie si, par miracle, une solution de relogement nous était trouvée ; j’espère qu’il n’est pas déjà trop tard.
Vous remerciant encore de l’intérêt que vous portez à notre situation et pour votre soutien,
Excellent après-midi.
Bien à vous,
xxxxxx"
Choisir le silence, pour la classe politique, équivaut à déclarer faillite (Jedi.Media)
On compte plus de 8 000 suicides pour des causes économiques. Combien d'entrepreneurs ?
Les suicides de ces entrepreneurs qui sont le pilier de l'économie, mais que l'on malmène depuis que la notion de commerce existe, depuis la bancarotta, on en parle à table, en famille, entre amis, comme d'un sujet quelconque et on passe à autre chose.
Dans le monde politique, c'est un sujet tabou.
La promotion de la création d'entreprise : le piège.
Mensongère, au contenu non exhaustif, voire délictueuse lorsque les responsables de l'aide à la création répondent "absents" au premier problème.
Ne leur a-t-on pas menti ? 5 minutes pour devenir entrepreneur. Et une vie entière à payer le prix de la liberté.
La législation concernant la création et la liquidation des petites et moyennes entreprises autorise à mettre sur le marché de l'entrepreneuriat des "incompétents ignorant de l'être", mais s'empresse ensuite les juger à l'aune de codes judiciaires, au même titre que ces patrons qui créent des entreprises après avoir acquis des compétences par le biais de longues, voire très longues études.
Côté associations, c'est encore pire. Il aura fallu l'intervention du député Sylvain Waserman pour recadrer des aberrations (Loi Waserman association).
Un exemple est celui de Mamie Loto, condamnée à 6 mois de prison avec sursis et 100 000 € d'amende. Elle ne survivra pas à la honte.
" Attention la création d'entreprise peut avoir des effets néfastes sur la santé" ou " l'Entreprise tue deux(?) fois par jour"
Comment le monde politique peut-il persister à ne pas légiférer une fois pour toutes sur les causes réelles de l'échec, de la précarisation des plus vulnérables, de l'état de santé des dirigeants, du suicide des petits patrons ?
- ne pas réglementer la promotion de la création d'entreprise,
- ne pas vérifier les compétences de organismes promoteurs,
- ne pas mettre un véritable programme de formation continue et OBLIGATOIRE, gratuite, pendant les deux premières années (fatidiques) de l'entreprise et,
- n'offrir en solution que les tribunaux de commerce (qui se vantent d'aider avec leur 98%de liquidations d'entreprise et un taux de redressement quasi nul)
relève de la responsabilité de l’État. Nombreuses sont les associations qui non seulement en prennent conscience, mais travaillent pour engager sa responsabilité.
Conduire sans permis est pourtant interdit
Tout ce qui peut amener à se blesser est réglementé et un permis ou un passeport est délivré. Ne serait-il pas temps de mettre en place les bon outils ?
Mettre autour d'une table des ex-entrepreneurs et le législateur pour en discuter ?
Une génération trahie
Ils vivent mal leur plus bel âge, celui du rêve d'indépendance et de la méritocratie : du "plus je travaille, plus je gagne", "plus je gagne, plus je suis libre de vivre mes rêves". L'argent n'était pas la fin en soi, l'argent était le moyen de se payer ce qu'il y a de plus précieux : du temps. Du temps pour soi, pour les siens.
plus je travaille, plus je gagne", "plus je gagne, plus je suis libre de vivre mes rêves
Et c'est la qu'ils ont été tous trahis. Là que le rêve est devenu pour un trop grand nombre, un cauchemar.
Ils ont sûrement fait beaucoup d'erreurs, beaucoup de tentatives, essayé de donner un sens à leur vie et de fixer un but en utilisant leurs ressources. Ce n'était pas suffisant.
Les entrepreneurs sont las. Fatigués. Usés.
Fatigués et usés qu'on les confondent encore avec les dirigeants du CAC 40 aux parachutes dorés. Dans l'inconscient collectif ils sont et demeurent des "salauds de patrons à pendre sous le Pont d'Avignon". Ils n'ont pas le droit de se plaindre : ils ont choisi l'indépendance et la liberté.
Le consommateur, lui se fiche de la procédure collective qui prive de ses droits le dirigeant. Il ne lira pas cet article qui n’intéressera que les "salauds de patrons". Il ira chez Julien Courbet enfoncer le clou et tant pis pour les conséquences.
Les entrepreneurs, eux, n'en peuvent plus d'une existence précaire, écrasés par une réalité qui ne récompense pas l'effort, les heures de travail qui ne se comptent plus.
- trop de contraintes,
- trop de contrôles,
- trop de bureaucratie,
- trop de lois
- trop d'interlocuteurs
- trop de charges
- trop de solitude...
Ils lorgnent la réussite (apparente ?) des autres et ils sont fatigués de se demander ce que ça fait de gagner, de devoir répondre aux attentes de chacun sans jamais voir les leurs satisfaites.
Lorsqu'ils déposent les armes, contraints par la loi de livrer leur "bébé" à la justice après 45 jours consécutifs de cessation des paiements, ce n'est pas qu'une "procédure collective" qu'ils vont affronter.
Procédure collective : le mot politiquement correct pour "faillite" qui d'un point de vue du droit est devenu erroné. Et pourtant c'est bien la faillite d'un rêve qui sera jugée dans un tribunal.
Qui sont ces entrepreneurs qui se donnent la mort ?
La précarité des petits entrepreneurs. Le monde politique en a parlé avec la crise sanitaire. Mais le système politique se limite à traiter cette question de manière détachée comme si c'était seulement une phase de la crise économique, le cycle de l'emploi d'un pays , et seulement un passage dans la croissance professionnelle et humaine des entrepreneurs d'une génération "qui n'a pas eu de chance cette année-là".
La vérité est autre. La crise est bien plus profonde. La Covid n'a fait que la révéler.
La vérité des petits patrons est que l'effort ne mène pas à une récompense et que l'engagement n'est pas synonyme de reconnaissance.
Trop souvent on passe sous silence qu'une situation professionnelle précaire tend à rendre à son tour les relations sociales précaires, ainsi que sentimentales.
La perte de confiance et d'estime en soi accompagne ce scénario. Jusqu'au suicide, non pas pour se donner la mort, mais pour échapper à une vie qui n'a pas tenu ses promesses. Celle qu'ils étaient en droit de prétendre au vu des efforts et de l'engagement qui étaient les leurs.
Jusqu'au suicide, non pas pour se donner la mort, mais pour échapper à une vie qui n'a pas tenu ses promesses. Celle qu'ils étaient en droit de prétendre au vu des efforts et de l'engagement qui étaient les leurs.
La précarité des entrepreneurs est une urgence sociale, tout comme l'immigration. Mais la classe politique, dans ce débat, a choisi le silence et l'inaction.
Depuis des années, nous parlons d'une augmentation des inégalités, de la fracture sociale, etc. Mais les recettes qui sont proposées satisfont toujours et uniquement l'exigence de flexibilité.
Une flexibilité qui, pour les entrepreneurs, se traduit par la précarité, relégués à la situation d' "Entrepreneur Individuel", ils ne sont en fait que des salariés mal payés et mal protégés des grandes entreprises et des multinationales. Des sous-traitants qui souvent n'ont qu'un seul donneur d'ordre appelé "client".
Et parfois, malheur à protester : ils passent pour des râleurs à qui l’État vient de faire des cadeaux "quoi qu'il en coûte". La réalisation n'est plus une aspiration légitime, elle apparaît comme une faute.
Un entrepreneur qui part en vacance, mange au restaurant, achète une maison, éduque ses enfants dans de bonnes écoles, est forcément un escroc.
Tous ont des syndicats historiques. Sauf les petits patrons. Ils sont le pilier d'un système qui les exclut.
Ceux qui restent à l'écart n'ont plus que la perception, ou la conviction, qu'il n'y a pas devant eux de vastes prairies mais seulement un couloir trop étroit pour que tous les exclus puissent passer.
Pour éviter cette situation, une réseau unique en France répond bénévolement à toutes les questions avec un Guichet Unique : le Portail 360.