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FRANCE 2014

28 SUICIDES /JOUR

2 SUICIDES DE PATRONS /JOUR

1 AGRICULTEUR SE SUICIDE TOUS LES 2 JOURS

7% DES SUICIDES SONT DES PETITS ET MOYENS PATRONS

LA FRANCE EN 18ème POSITION :UN TRISTE RECORD EN TAUX DE SUICIDES, DEVANT  L’ITALIE 73ème ET LA GRECE 84ème SUR 103 PAYS

 

 

Petits et moyens patrons: ils représentent 7% des suicides en France.

Ce  pourcentage tend à progresser vertigineusement au point où une cellule psychologique, unique en France à ce jour,  a été mise en place par le tribunal de commerce de Saintes (Charente-Maritime)

C'est la troisième cause de décès chez les agriculteurs. Tous les deux jours un agriculteur se donne la mort. ( source Invs)

Tandis que chez les salariés le suicide est traité par les médias comme un fait de société, chez les patrons , lorsque le mur du silence est rompu, il est considéré comme un fait divers.

L'alerte est pourtant lancée depuis quelques années déjà, au début de la crise,  mais elle se heurte à l'inconscient collectif qui continue de voir, dans le cadre des liquidations, le salarié comme la victime et le dirigeant comme le responsable/coupable.

Si en septembre 2013, le TC de Saintes s'est sensibilisé à cette épidémie de suicides du monde entrepreneurial, il ne faut se faire pour autant aucune illusion: le "liquidé", le "redressé" est encore traité dans la majorité des Tribunaux de Commerce comme un délinquant en puissance qui ne bénéficie d'aucune présomption d'innocence. Pour s'en convaincre, il suffit de s'assoir sagement sur les bancs de ces tribunaux et assister à ces liquidations qui débutent avec la phrase récurrente: "la loi n'admet pas l'ignorance"(devant un individu qui en travaillant mensuellement 70h est sensé connaitre les 3 200 pages du Code du Travail et en l’occurrence aura intérêt à connaitre les 1 642 autres du Code des Procédures Collectives) ,prémices d'une procédure qui tendra à vouloir détruire tout envie de nouvelle entreprise, la motivation  de ces tribunaux étant de vouloir  "écarter du monde de l'entreprise tant les fraudeurs que les incapables, qui portent atteinte, avec leurs créances, à des tiers innocents" ( dixit un juge lors d’une audience)

Remettre en cause la responsabilité, même partielle,  du petit/moyen patron qui fait faillite et le considérer enfin comme la victime qu'il est la plupart du temps signifierait remettre en cause tout le système et de devoir chercher ( et donc condamner) les véritables coupables ( qui mériteraient chacun qu’on leur dédie chacun un chapitre entier sur la démonstration de leur responsabilité concernant ces suicides) comme par exemple :

Avant la liquidation :

·         Les Pôle Emploi et la multiplication des cellules  " d'Aide à la Création d'Entreprise" qui incitent ainsi les chômeurs à sortir des statistiques du chômage mais en omettant totalement de les préparer aux conséquences de l’échec (les stages de gestion obligatoires d’une semaine sont risibles et insultent l’intelligence

·         les banques qui ne connaissent pas le sens du mot "risque" et qui brutalement dénoncent les lignes de crédit ou refusent des avances de trésorerie,

·          les URSSAF qui envoient des demandes de liquidation sous forme quasi automatisée dans des délais très courts,

·         )

Et enfin, en phase de liquidation

·          l’inertie d’un  gouvernement caractérisé par:

o    l'absence totale, en compensation du Pôle Emploi, de mise en place d’un dispositif national, un pôle, gratuit et réglementé "d'Aide au Redressement ou à la Liquidation d'Entreprise".

o   l’inaccessibilité à une assistance juridique et comptable d’urgence et gratuite dans une phase fondamentale de la vie de l’ex-entrepreneur qui avec la perte de son activité n’a plus de ressources financières pour payer les honoraires de cabinets qui au bas mot travaillent à 150 € de l’heure et dont les conséquences s’avèreront catastrophiques à moyen long terme.

o   l’absence de reconnaissance du syndrome de dissonance qui affecte ces entrepreneurs déchus, qui au lieu d’être étiquetés de laxistes et d’irresponsables (vocabulaire préféré de la part de nombreux mandataires judiciaires pour les définir auprès des tribunaux lors de leurs comptes rendus) devraient être sérieusement suivis pour ce qui est vécu souvent psychologiquement comme la perte d’un proche, voire d’un enfant, avec toutes ses conséquences.

o   La brutalité psychologique de certains huissiers sans scrupules

 Combien de fois n’aurons-nous pas entendu un entrepreneur parler de son entreprise comme de son « bébé » auquel il a « tout donné », « tout sacrifié » ? Il vivra donc la perte de son entreprise comme la perte d’une partie de lui-même, de l'estime de soi,  et dans cette phase profondément dépressive il sera incapable de chercher des solutions et même de comprendre que ces solutions existent. Au contraire, il n’ouvrira plus son courrier, ne répondra plus au téléphone, arrivera même à ne plus ouvrir sa porte, dans un mécanisme de défense inconscient contre une tension psychologique et physique insupportables qui le mèneront tout droit à l’épuisement émotionnel. Pourtant c’est dans cette phase qu’il sera le plus sollicité mais sans avoir à sa dispositions les informations et l’assistance qui pourraient lui sauver la vie.

Ces procédures de liquidations durent au minimum un an mais peuvent dépasser les 10 ans. C’est dans ce contexte que généralement arrivent les huissiers, dont certains n’hésitent pas à procéder à ces saisies dites conservatoires (donc sans aucun préavis) devant amis, famille et enfants.. Ce que beaucoup ignorent en phase de création et souvent même après la mise en liquidation judiciaire,  c'est qu'ils vont devoir faire front aux cotisations du RSI qui n'entrent pas dans la procédure de liquidation et restent dues à titre personnel et seront recouvrables pendant 10 ans.

Certains directeurs  régionaux de  RSI n'hésitent pas à mandater les huissiers à la réputation la plus dure pour recouvrer leurs créances.

Ainsi, avant de comprendre ce qu'il leur arrive, les comptes et véhicules voire les biens immobiliers de ces déchus de l'entreprise font l'objet de saisie-attribution ou saisie-immobilisation dont le but est de "prévenir" le non-paiement de ces cotisations en saisissant brutalement et sans avertir (cela va de soi),  ces petits patrons de crainte qu'ils ne fassent "disparaitre" leurs biens. Nous ne sommes plus dans l’inconscient collectif qui associe entrepreneur à voleur ou coupable, mais dans un constat lamentable sur la vision de l’entreprenariat en France de la part de ceux qui par définition ont vocation à aider.

Ainsi, c’est quand  le peu de dignité restante, jusque-là préservée auprès des proches par des omissions ou mensonges, s’en va en même temps que les biens et les comptes saisis, et qu’il faudra mendier autour de soi pour parer au plus urgent en attendant que la banque peu scrupuleuse, mais surtout en perte de confiance totale,  remette à disposition 4 jours plus tard le minimum légal pour vivre ( témoignages directs de personnes récemment saisies le jour même du versement de leurs indemnités de chômage) que l’idée du suicide comme porte de sortie, comme la fin des souffrances , fraie son chemin de façon plus précise ayant le luxe du « temps » pour être organisé grâce à cette solitude, cet immobilisme subitement imposés.

 Il y a une phrase qui résume bien l’état psychologique de ces potentiels candidats au suicide qui affirme que  « lorsqu’on a touché le fond, on commence à creuser ».

Ces personnes, si elles ne sont pas littéralement prises en main, repêchées au fond du gouffre par des tiers,  ne referont plus surface.

Il existe bien des initiatives d'accompagnement et de prévention proposées par des associations dans l'une ou l'autre chambre de commerce mais pas de prise en charge une fois que le couperet est tombé.

Le sentiment d’avoir perdu toute dignité, de n’être plus capable outre que de faire front à ses responsabilités de chef d’entreprise, d' être un bon chef de famille, est la goutte  qui fait déborder beaucoup de vases, au point où une association en lutte ouverte avec le RSI a déclaré  vouloir porter plainte contre cette caisse, entre autres, pour "vol" et "mise en danger d'autrui", accusant ouvertement le RSI d’être responsable en grande partie de ces suicides et affichant un appel à témoin sur leur site dans ce sens.

Mais la vérité est que nous sommes tous responsables, coupables victimes  de la perte d’humanité, que l’on justifie en temps de crise plus qu’à tout autre moment de l’histoire, car il n’y pire crime que celui qui se perpétue dans l’indifférence d’autrui.

aide.entreprise@laposte.net

 

Tag(s) : #SUICIDE ENTREPRENEURS

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