Je reçois en ce jour cette lettre. Son contenu est édifiant sur la façon qu'a notre pays de traiter les siens et sa partialité dans l'application de la justice. Dans beaucoup d'affaires , la question qui se pose depuis des années est :
Quels recours avons-nous contre une justice injuste quand nous sommes malades, faibles et pauvres?
Il semble que le citoyen de seconde zone doive mourir en silence et dans l'anonymat le plus total.
http://www.ladepeche.fr/article/2006/05/03/61889-il-attend-d-etre-indemnise.html
Madame, Monsieur,
je vous prie de bien vouloir trouver ci-dessous une copie du courrier envoyé à Mme TAUBIRA.
Bien cordialement.
LASSAY éric
Résidence Les Jardins de Manet à Madame TAUBIRA Christiane
2 rue de la Françoy Appt 216 Ministre de la Justice
31270 CUGNAUX
Tél :06 62 78 08 91
Madame la Ministre,
Etant à bout de souffle, je me tourne vers vous pour vous faire part de ma situation qui, je pense, devrait vous sensibiliser.
Le 28 novembre 2002, j'ai été opéré sous anesthésie générale d'une ligamento-plastie du genou droit à la clinique des Cèdres à CORNEBARRIEU (Haute Garonne). Les suites opératoires ont été marquées par l'apparition d'une symptomatologie en rapport avec un Accident Vasculaire Cérébral ischémique bi-thalamique.
Ma vie était rythmée par mon travail au Ministère de la Défense (CEAT de Toulouse), des activités sportives et sociales, une vie de famille épanouie dans une maison confortable à CORNEBARRIEU.
Depuis cet accident, je suis handicapé à 50%, sans aucune compensation et essaye de survivre.
La Commission Régionale de Conciliation et d'indemnisation (Loi KOUCHNER) Midi Pyrénées a considéré que j'avais été victime d'un accident médical non fautif dont la réparation des conséquences dommageables relevait de la solidarité nationale ( ONIAM ) par application de l'article L. 1142-1 II du code de la santé publique.
L'ONIAM m'a proposé une offre définitive d'indemnisation de 32746,88 € en 2006.
Bien entendu, j'ai refusé cette offre qui ne prend pas en compte mes préjudices professionnels.
Le Ministère de la Défense a chiffré ce préjudice à 635401,65€ soit 20 fois plus que l'offre de l'ONIAM.
J'ai fais valoir mes droits et fais appel de cette décision. La justice a balayé toutes les expertises médicales, pourtant unanimes, et considère que si je ne pouvais pas travailler à plein temps, c’était uniquement de mon initiative
Je suis reconnu par la MDPH comme handicapé et c’est sous l’article 38 (personne Reconnu en Qualité de Travailleur Handicapé) que je travaille à la Mairie de Toulouse en tant que contractuel. Vivant seul et avec ce statut précaire, je ne peux prétendre à aucune aide. Pourtant et après avoir payé toutes mes charges, il ne me reste rien pour vivre, même pas survivre.
Aujourd’hui très fatigué par 11 ans de procédure, de rééducation, mes séquelles sont bien présentes mais non visibles : syndrome de Parinaud, troubles de la mémoire, station debout très pénible. Auquel viennent se rajouter un dossier de surendettement, un interdit bancaire et la pression des huissiers.
Je regroupe le peu d'énergie qu'il me reste pour vous exposer ma situation. Je vais faire de même avec les médias et penser qu’il reste un brin d’humanité sur cette terre.
Vous l'aurez compris, je suis déterminé à utiliser tous mes droits et espère enfin un dénouement juste et maintenant rapide.
Bien entendu, je suis à votre disposition pour tout renseignement complémentaire et justificatifs.
Je vous prie d'accepter, Madame la Ministre, mes respects les plus dévoués.
Copies à :
Madame la Ministre de la santé.
Monsieur KOUCHNER.
Médias
CUGNAUX le 21/09/2014
-- envoyé par LASSAY (ericlassay@sfr.fr)